Les premières Corvettes de 1953, fabriquées à la main, possédaient une carrosserie en fibre de verre très innovante et un moteur six cylindres. Les ventes étaient laborieuses et les volumes de production dépassaient à peine un tiers du nombre estimé de voitures au point qu’il était prévu d’abandonner complètement le modèle Corvette. Cependant, une fois que Ford ait présenté le cabriolet Thunderbird à deux places en 1955, Genral Motors a décidé de ne pas renoncer de peur de passer pour des perdants aux yeux de ses rivaux.

Bill Mitchell, chef-designer et vice président américain de General Motors imagine le concept-car Stingray Racer 1959 et souhaite voir une interprétation européenne de son travail. Il contacte Pininfarina et envoie en 1962 plusieurs châssis de Corvette C2 en Italie avec quelques pièces et dessins nécessaires que Pininfarina pouvait interpréter comme ils le souhaitaient.
Le styliste Tom Tjaarda prit soin de façonner ce magnifique coupé en vue d’inspirer la nouvelle Corvette. Après son passage chez Ghia, l’américain Tom Tjaarda est recruté en 1961 chez Pininfarina. Bill Mitchell avait été séduit par son concept Ghia IxG présenté au Salon de Turin en 1960. Les travaux déjà bien avancés sur la prochaine Corvette, la fameuse Sting Gray, la Rondine n’intéressa pas General Motors. A la surprise de Pininfarina, c’est Fiat qui se montra intéressé par le projet. Tom Tjaarda se vit alors confié la conception du spider Fiat 124, dont les ailes arrières s’inspirent fortement.

Zora Arkus-Duntov, le premier ingénieur en chef nommé par GM, a été séduit par le résultat et le travail des Italiens et a déclaré qu’il voyait enfin une Corvette qu’il pourrait lui-même conduire en Europe avec fierté. Assemblé à l’aide d’un châssis et d’un cadre pratiquement inchangés, il était équipé d’un moteur V8 de 5,4 litres de série monté à l’avant qui produisait 360 chevaux jumelé à une transmission manuelle à quatre vitesses. Le concept-car italien Corvette a été nommé « Rondine » à l’atelier Pininfarina. Elle se distinguait par son style intérieur subtilement modifié et ses lignes de carrosserie uniques qui étaient complètement différentes de la version produite de l’autre côté de l’Atlantique.

Cette Corvette interprétée par Pinifarina a été présentée au salon de l’Automobile de Paris en 1963 qui se tenait pour la deuxième année à la Porte de Versailles et a impressionné les patrons de General Motors. Mais pour les clients Américains, c’est à dire les conducteurs actuels et potentiels de Corvette à l’époque, la Rondine semblait trop douce, trop sophistiquée et élégante – voire féminine – contrairement à la Sting Ray, qui respirait la force brutale.

Corvette Rondine a été exposée au musée Pininfarina peu après le salon et y est restée pendant plus de 40 ans jusqu’en 2008, date à laquelle ce chef-d’œuvre du design italien unique en son genre a été acquis par un collectionneur américain du Connecticut.

Adjugée 1 760 000 $ en janvier 2008.