Dévoilée au Salon de l’automobile de Paris de 1953, la Ferrari 250 Europa était une voiture conçue pour les nouvelles règles et préférences européennes. Elle était motorisée par un V12 à 60° implanté longitudinalement à l’avant, de 2 963 cc de 200 ch à 6300 t/mn, basé sur un moteur de 3,3 litres conçu pour la Formule 1.

Dans le début de l’année 1953 Ferrari commande à la « Carozzeria Alfredo Vignale & C. » la réalisation de deux voitures sur le nouveau châssis 250 Europa. Un test en vue d’une éventuelle production de ce modèle en série.

C’est au Salon de l’Automobile de Paris de cette même année 1953 que la première 250 Europa sortie des ateliers Vignale est exposée à côté des modèles Ferrari en cours de production dont les carrosseries sont alors, en grande majorité, réalisées chez le turinois Pinin Farina. C’est l’époque ou des relations commerciales plus étroites sont en train de s’établir entre Ferrari et Vignale après le remplacement au début des années 50 de Touring Superleggra comme le principal carrossier de Ferrari.

Beaucoup de voitures de compétition de la marque Ferrari seront carrossées par Vignale dont des modèles célèbres telle la 340 America qui gagnera la fameuse course des Mille Miglia en 1951.

Pour la voiture présentée au salon de Paris le carrossier en chef de Vignale, Giovanni Michelotti n’a pas hésité à choisir des solutions originales. L’arrière de type fastback est caractéristique des coupés Vignale de cette période. Pour l’avant, on retrouve la large grille de calandre que l’on avait déjà vue sur la 340 Mexico. La position des feux est un des détails qui fait l’originalité du modèle qui est l’archétype de la carrosserie Vignale, présentant de nombreuses caractéristiques pour lesquelles le carrossier était connu. Les phares encastrés dans les pare-chocs avant ont contribué à créer des « sourcils » prononcés, et les clignotants sont profondément encastrés dans les ailes avant. Une bande de garniture chromée s’enroule autour de la carrosserie des passages de roue avant vers la poupe autour du coffre, soulignant la longueur de la voiture. Enfin, les évents situés juste devant les portes et sur les panneaux de voile sont rehaussés de chrome.

L’empattement est de 2800 mm et le poids total de la voiture a été particulièrement optimisé : 1 150 kg. Ce qui confère au coupé Vignale des performances étonnantes : vitesse de pointe 218 km/h et 0-60 mph en 5,9 secondes.

Après la présentation au salon de Paris les deux coupés Vignale sont vendus neuves aux Etats-Unis où ils vont subir, l’un et l’autre, d’étranges transformations.

Le modèle présenté ici (châssis 0313EU) fut présenté au salon de l’Automobile de New York en rouge avec le pavillon noir. Puis, dans le début des années 60 il perd son moteur d’origine Ferrari au profit d’un V8 américain. C’est ainsi qu’il passera une grande partie de sa vie en Californie avant qu’il ne soit repris par Tom Shaughnessy en 2003.

Un riche collectionneur de Ferrari Mr. Heinrich Kämpfer se lance alors dans la restauration de la voiture afin de la remettre dans son état initial. Le travail entrepris au début de l’année 2009 sera terminé en 2012 et le résultat de ce sauvetage sera présenté au Concorso d’Eléganza Villa d’Este de la même année.

Vendue 2 870 000 $ en 2017.

Le second coupé (châssis 0295EU) est la propriété de Kevin Cogan, un entrepreneur américain dans le secteur de l’immobilier, dont la famille collectionne des voitures, principalement des Ferrari, depuis plus de 25 ans. Il possède notamment un 400 Superamerica de la première série, dont la beauté est sans égale, et une 410 Superamerica de la troisième série, fabriquée à 12 exemplaires seulement.