Pour Ferrari, la famille des 250 marque l’entrée dans une ère nouvelle, passant d’une dimension artisanale à une logique industrielle.
Bâtie autour du splendide V12 Colombo, la 250 Europa lancée en 1953 fait pourtant des débuts modestes, mais avec elle apparaissent deux choses: d’une part une collaboration plus étroite avec Pinin Farina (encore en deux mots), alors que jusque là Ferrari travaillait avec plusieurs carrossiers dont Vignale, et d’autre part un soin particulier apporté au confort des occupants.
Les précédentes 166, 195 et 212 étaient, dans l’esprit, plus proches de voitures de compétition adaptées à la route, alors que sur la 250 GT les aménagements intérieurs, l’insonorisation, les sièges et l’espace dans l’habitacle font l’objet de soins plus attentifs de la part du constructeur.

L’apparition pour la première fois dans la nomenclature Ferrari des lettres GT, pour « Gran Turismo », traduit aussi cette volonté de s’ouvrir à une plus large clientèle. Devant le succès remporté par cette nouvelle voiture, Ferrari et Pinin Farina décident d’augmenter le rythme de production, ce qui amène le carrossier à construire une nouvelle usine, à Grugliasco. Mais en attendant qu’elle soit achevée, la construction de la 250 GT est confiée à la carrosserie Boano, créée en 1954 par Mario Boano, ancien de Ghia. Il travaille avec son fils Gian Paolo et son partenaire Luciano Pollo. Lorsque les deux Boano quittent l’entreprise pour Fiat, la carrosserie est reprise par Pollo et le gendre de Boano, Ezio Ellena. Il donne son nom à l’entreprise, qui devient Carrozzeria Ellena.

Du milieu de 1957 au milieu de 1958, 50 autres exemplaires de la Ferrari 250 GT Boano Coupé ont été fabriqués, sous le nom de Ferrari 250 GT Ellena Coupé. Les premiers exemplaires fabriqués par Ellena (#0679GT – #0697GT) étaient identiques à Boano, tous les suivants se distinguaient par une ligne de toit haute et l’absence de bouches d’aération dans les fenêtres.

Voilà qui explique les 250 GT Boano et Ellena, voitures de transition produites entre 1956 et 1958. Il en sera réalisés environ 129 exemplaires, qui suivent les 35 exemplaires des premières 250 GT Europa. Après eux, ce sera le plus classique coupé 250 GT PF.

Malgré seulement 143 exemplaires produits, dont 75 « Boano » et 49 « Ellena », les 250 GT Boano/Ellena sont les Ferrari les plus abordables de la génération 250, mais ne se négocient pas pour autant à moins de 100 000 €.

Cette auto est l’un des 12 construites  en aluminium et l’une des 80 voitures produites par Boano, identifiée comme « Low Roof ». Elle fut livrée neuve en 1956 par Luigi Chinetti, importateur officiel de Ferrari pour l’Amérique.