« Les organisateurs du Tour de France ont toujours permis aux vainqueurs directs et aux vainqueurs de classe du marathon automobile français d’ajouter le nom de la course à celui de la voiture. Rien de plus approprié pour la Ferrari 250 GT Berlinetta Competition – son nom officiel – qui a remporté neuf victoires consécutives avec le modèle original puis la version à empattement court (SWB). » – Giorgio Schön, Ferrari 250 Grand Touring Cars, Ed. Nicola Cutrera.
Au début des années 1960, la production de voitures de route n’était plus une activité secondaire pour Ferrari et était considérée comme vitale pour la stabilité future de l’entreprise. Ainsi, la 250, premier modèle produit en série par Ferrari, peut être considérée comme d’une importance capitale, bien que la production du premier modèle de la gamme – la 250 Europa, construite de 1953 à 1954 – se soit élevée à moins de vingt exemplaires.
Avant l’avènement de l’Europa, Ferrari avait construit des coupés et des cabriolets de route en petit nombre, généralement sur commande spéciale de clients fortunés, en se basant sur les châssis de courses. Ghia et Vignale à Turin, et Touring à Milan, étaient chargés de la carrosserie de bon nombre d’entre eux, mais il n’y avait aucune tentative de standardisation pour la production en série et il n’y avait pas deux voitures identiques.
Les premières évolutions de la série 250 ont coïncidées avec une étape importante du développement du V12 Ferrari de 3 litres. Une version remaniée (68×68 mm d’alésage/course) du moteur « long block » de la 340 America conçu par Lampredi avait été choisie pour la 250 Europa, mais avec l’introduction de la 250 Europa GT en 1954, un changement a été effectué pour le moteur à course courte (73×58,8 mm) de Colombo, plus léger et plus compact. La puissance du moteur tout aluminium à simple arbre à cames en tête est de 220 ch à 7 000 tr/min.
Avec ses 2 600 mm, le châssis de la 250 Europa GT est plus court de 200 mm au niveau de l’empattement que celui de l’Europa et suit la pratique établie par Ferrari, à savoir un cadre multitubulaire relié par des tubes principaux ovales, bien que la suspension avant indépendante utilise désormais des ressorts hélicoïdaux au lieu du type à lames transversales précédent. Une boîte de vitesses à quatre rapports, de type Porsche, transmet la puissance à l’essieu arrière semi-elliptique, tandis que des tambours hydrauliques assurent le freinage.
La 250 GT Competizione « Tour de France » a évolué à partir des modèles 250 Europa GT et Mille Miglia de compétition précédents, en utilisant le même empattement de 2 600 mm que les premiers et le moteur V12 Colombo développant jusqu’à 280 ch. Les suspensions restent essentiellement les mêmes, bien qu’une barre antiroulis avant soit incluse, pour la première fois dans une Ferrari. Maranello n’ayant pas encore été convaincu de l’intérêt des freins à disque, les performances de la 250 GT Competizione sont limitées par des tambours massifs d’une surface de frottement de 1 278 cm2.
Lorsque la première 250 GT Berlinetta de Ferrari a quitté les portes de l’usine en mars 1956, il est probable que les ingénieurs qui avaient construit et conçu la voiture n’avaient aucune idée de l’impact que ces nouvelles berlinettes auraient sur l’avenir de la gamme des routières sportives de Ferrari.
La première itération de la 250 GT Berlinetta obtiendra en effet un grand succès sur les circuits de course à travers l’Europe, et amèera par la suite à des voitures encore plus réussies, dérivées de la même plate-forme.
Ces berlinettes étaient sans aucun doute les voitures les plus désirables de l’écurie de la Scuderia, car elles étaient construites comme des voitures de sport à double usage. Elles combinaient tout le luxe et les performances que Ferrari avait à offrir, mais dans un ensemble convivial pour le conducteur. Il n’y avait rien que ces voitures ne pouvaient faire aux yeux de leurs conducteurs.
Le surnom « Tour de France » de cette 250 GT Berlinetta a été donné par le marquis Alfonso de Portago et son copilote Edmund Nelson, pour leur victoire au Tour de France 1956, qui était la première pour la 250 GT Berlinetta de Ferrari. Après le résultat de de Portago en 1956, Olivier Gendenbien a mené Ferrari à des victoires au général pendant les trois années suivantes, cimentant le surnom de la voiture dans les annales de l’histoire de l’automobile avec une démonstration convaincante d’ingénierie et de domination concurrentielle. La TdF remporta également une victoire au général à la Targa Florio en 1957 et remporta la catégorie GT aux 24 Heures du Mans en 1959.
Le modèle présenté ici est la huitième des neuf 250 GT Berlinetta Competizione de 1956.
Vendue 5 800 000€ en 2015.