Parfois connue sous le nom de GTL, GT/L ou simplement Lusso, la Ferrari 250 GT Lusso est plus grande et plus luxueuse que la 250 GT Berlinetta, et si elle n’était pas destinée à la course de voitures de sport, elle est toujours considérée comme l’une des Ferrari les plus élégantes.

Fidèle à la «tradition» Ferrari de l’époque, la 250 GT Lusso a été dessinée par le carrossier turinois Pininfarina, et carrossée par la Carrozzeria Scaglietti. Bien que l’intérieur soit plus spacieux que celui de la 250 GT, la 250 GT Lusso reste un coupé GT à deux places, contrairement à la 250 GTE.

Dévoilée lors du salon de l’Automobile de Paris 1962, cette Lusso n’est encore qu’un prototype, mais à quelques détails près, elle est identique au modèle de série. La commercialisation sera d’ailleurs lancée peu après la fermeture du salon. Contrairement à la plupart des 250 de route, la Lusso reprend le châssis court des Ferrari de compétition (250 SWB, GTO). Cela lui assure une meilleure agilité et un équilibre plus incisif. Sous le capot, on retrouve le traditionnel V12 Colombo de 2 953.21 cc, mais poussé à 250 ch à 7.000 tr/min, soit une dizaine de chevaux supplémentaires par rapport aux autres modèles commercialisés.

Ce nouveau modèle permettait à Ferrari de combler le vide laissé entre la sportive 250 GT SWB et la luxueuse 250 GTE 2+2, la Lusso répondant aux nouvelles exigences des années 1960. En effet, les amateurs de conduite sportive de l’époque sont devenus aussi friands de modèles civilisés, c’est-à-dire confortables et spacieux, que de voitures de sport radicales. Ferrari n’a pas lésiné sur les détails dans la GTL, ce qui se voit sur la balance ; le poids variait de 1 020 à 1 310 kg selon l’équipement.

C’est la Carrozzeria Scaglietti qui était responsable de la fabrication de la carrosserie réalisée en acier à l’exception des portes, du couvercle de coffre et du capot, qui étaient en aluminium. La poupe du corps comportait un petit spoiler intégré; la 250 GTL est devenue la première Ferrari à intégrer de tels appendices aérodynamiques, se terminant par un arrière tronqué « Kammback » (meilleur compromis entre performance aérodynamique et stabilité).
De nombreux détails de carrosserie sont propres à la 250 GT Lusso, tels que la grille d’aération rectangulaire placée sur le capot, les ailes incurvées et les pare-chocs chromés, principalement décoratifs et positionnés verticalement sous les clignotants.

Bien qu’elle ne soit pas destinée à la compétition, la 250 GT Lusso fait quelques apparitions dans plusieurs épreuves sportives en 1964 et 1965, comme la Targa Florio et le Tour de France. Dernière itération de la série 250 GT, 351 exemplaires de GT Lusso ont été produits avant d’être remplacés par la Ferrari 275 GTB au salon de Londres en 1964. (Le changement de nomenclature étant du à l’augmentation de la cylindrée du moteur.)

Inhabituellement brève pour un modèle Ferrari, la production de GTL débute en 1962 et se termine en août 1964 après 351 exemplaires, soit dix huit mois seulement, et elle fut le dernier modèle de la lignée des Ferrari 250 GT.

Vendue à l’origine pour 13 375 $, la 250 GT Lusso s’est négociée en 2021-2022 entre 1,2 et 2,1 millions de dollars, soit tout de même beaucoup moins que les 250 California et SWB…

Cet exemplaire de 1963 (châssis 4415) s’est vendu 2 090 000 $ en 2016.