La réputation de Ferrari s’est forgée dans la compétition et, alors que l’après-guerre faisait place aux années 1950, les machines rouge sang d’Enzo se sont imposées partout, du circuit serré et sinueux du Grand Prix de Monaco aux lignes droites vertigineuses de Mulsanne. Mais si la compétition est importante, le développement des voitures de route de Ferrari est crucial, car il jette les bases du succès futur de la célèbre marque.
L’entreprise s’est rapidement fait connaître pour ses grandes voitures de tourisme à moteur V12, des machines aussi à l’aise sur circuit qu’au galop sur l’Autostrada du pays. L’un des plus grands contributeurs à ce mythe grandissant fut la 275 GTB, un successeur avancé de la série 250 qui associait une boîte-pont à cinq vitesses et une suspension entièrement indépendante à une allure capable d’arrêter la circulation.
La 275 GTB/4 est arrivée deux ans plus tard, en 1966. Presque identique aux versions ultérieures de son prédécesseur, le tour de force de la 275 GTB/4 se cachait sous sa sublime carrosserie construite par Scaglietti : une version améliorée du V12 (Tipo 226) de 3 285 CC signé Gioacchino Colombo, doté de quatre arbres à cames en tête, d’une lubrification à carter sec dérivée de la compétition et de six carburateurs Weber 40 DCN/9. Ce moteur développe 300 ch à 8 000 tr/mn.
La nouvelle berlinette 275 à quatre arbres à cames est considérée à juste titre comme l’une des plus belles Ferrari de route de tous les temps, mais aussi comme l’une des plus engageantes et des plus dynamiques. Cette superbe machine occupe également une place importante dans l’histoire de Maranello, puisqu’elle représente la dernière d’une lignée de grandes routières « classiques » à moteur avant V12, avant que le style élégant des années 1960 ne cède la place aux lignes moins subtiles de la 365 GTB/4 « Daytona ».
Seuls 330 exemplaires de la 275 GTB/4 ont été construits entre 1966 et 1968.
Cette auto (châssis 10803) a été adjugée 3 525 000 $ à Amelia Island (USA).