Lors du salon de Turin 1962, Ghia dévoile une voiture de son cru, une petite GT réalisée à partir d’une Fiat 1500 et produite par le constructeur italien OSI de 1962 à 1967 : la Ghia 1500 GT.

Cette version coupé repose sur la plateforme de la Fiat 1500 berline raccourcie avec un empattement de 234,5 cm au lieu de 242 cm. Le train avant comporte le fameux tube Gilco. La calandre caractéristique Ghia rappelle les autres projets du carrossiers.

Ghia a du mal à faire naître des relations à long terme contrairement à ses concurrents. Au cours de la seconde moitié des années 1950, Fiat décide de rajeunir son cabriolet 1200 Trasformabile et confie l’étude de la carrosserie à Pininfarina qui réalise un coupé et un spider aux lignes classiques mais élégantes et correspondant bien au goût européen de l’époque.
Bien que le nom commercial officiel soit « Fiat 1200 Cabriolet », la nouvelle voiture était bel et bien un véritable spider 2 places.

La Fiat 1500 sert de base, son châssis est raccourci avec un empattement de 234,5cm au lieu de 242cm. Elle utilise le moteur de la Fiat 1500, un quatre cylindres en ligne de 1481 cc pour 75 ch de série, qui permet de rouler jusqu’à 170km/h. Ghia fait appel à l’ingénieur Gilberto Colombo et son entreprise GILCO qui déplace le moteur vers l’arrière pour mieux répartir les masses.

Cette disposition permet également à Sergio Sartorelli, styliste chez Ghia, de tracer une ligne fuyante, un capot long avec une calandre proche du sol. Pour dessiner cette dernière, Sartorelli dessine un encadrement de calandre formé d’un épais bandeau chromé faisant office de pare-chocs, une formule dans l’esprit des dessins de Virgil Exner, designer chez Chrysler. Pour l’arrière, c’est au jeune styliste Filippo Sapino que l’on doit un fastback court et plongeant. La ligne finale de la voiture interpelle, son haut pavillon et la faible inclinaison de son pare-brise surprennent mais le résultat a été validé après des études poussées en soufflerie.

Si Fiat refuse de l’intégrer dans sa gamme pour ne pas faire d’ombre aux Fiat 1500 Coupé et cabriolet signés Pininfarina, Ghia la commercialise directement et ose même la dénomination « Fiat 1500 GT » à ses débuts.

Dans l’ensemble, la ligne de la 1500 GT reprend les traits stylistiques de certaines des plus belles GT de l’époque, comme les Ferrari 250 GT Lusso et 275 GTB ou la Jaguar E et avec quelques références également à la Lancia Aurelia B20. Compte tenu de l’origine « populaire » de la mécanique, c’est certainement l’esthétique qui représentait l’élément le plus séduisant de la voiture.
Les intérieurs, de style purement italien, sont soignés, ce qui se ressent sur le prix de la Ghia 1500 GT, plus élevé que ses principales rivales ; instrumentation complète, sellerie en similicuir noir pour garder un prix bas mais le cuir était toujours proposé en option, tout comme le volant Nardi, la radio Autovox, un klaxon tricolore, les ceintures de sécurité, l’overdrive Bianchi et les doubles échappements. Bref, une vraie GT à l’italienne à plus petite échelle. Le moteur en question était un 4 cylindres en ligne, 1 481 cc et une puissance de 67 CV et une boîte manuelle à quatre vitesses. Système de freinage mixte avec disques avant, tambours arrière avec servofrein. Vitesse maximale 170 Km/h.

Les ventes demeurent anecdotiques et seuls 846 exemplaires seront produits jusqu’en 1967. Suffisamment assez pour que Ghia propose à Fiat, en 1964, le même concept pour prendre la relève de la Fiat 2300S, la Ghia G230, qui resta sans lendemain.

Mais même avec une si petite production, la berlinette de Ghia doit toujours être considérée comme une voiture à succès en vertu de l’exclusivité de la production semi-artisanale. Selon les données de Ghia, 846 voitures ont été construites entre 1963 et 1967, dont 36 ont été exportées aux États-Unis.