Cette Jaguar XK120 inhabituelle, avec sa « bulle » de toit en Perspex bombée distinctive, est connue sous le nom de « Jabbeke » XK, célèbre pour son record de vitesse terrestre de 1953 de 173,159 mph, réalisé sur l’autoroute belge de Jabbeke.
Construite en 1952, cette XK120, immatriculée MDU 524, a commencé sa vie en tant que voiture Jaguar Works Competition originale et a continué à concourir sur le terrain difficile du Rallye International des Alpes lors de sa première sortie en compétition.
Cependant, le véritable rite de passage de cette XK120 est passé sous le commandement de Norman Dewis, alors pilote d’essai et de développement de Jaguar, qui a conduit la voiture à un record du monde de vitesse terrestre de 143 mph (230 km/h) sur l’autoroute de Jabbeke, en Belgique, en 1953. Une autre XK avait déjà battu un record sur cette autoroute de Jabbeke en mai 1949 avec 132.6 mph soit 213.40 km/h avec une voiture d’origine !
Au début des années 1950, une route nouvellement construite dans la région de Jabbeke, en Belgique, a été utilisée pour des essais à grande vitesse. En 1953, Sir William Lyons tenta de prouver que la XK 120 (modifiée avec notamment une bulle d’avion de chasse à réaction installé spécialement pour les essais de vitesse.) faisait partie des voitures les plus rapides en atteignant 277,47 km/h sur la ligne droite de Jabbeke en Belgique.
Le 20 octobre 1953, Dewis emmena à Bruges une XK120 modifiée. “Fais en sorte de garder le moteur sous 5.800 tours”, m’avait on dit en haut lieu. Mais dès ma première tentative de mile chronométré, j’étais déjà à 5.800 dès le début et le moteur grimpait encore et encore. Et moi je me disais que si le moteur explosait, c’était fini pour moi. Mais les températures d’huile et d’eau restaient bonnes alors je n’ai pas levé le pied. A 6.200 tours, je me disais: “là, le moteur va exploser d’un moment à l’autre”. Et c’est avec ça en tête que j’ai conduit pour le record de vitesse en kilomètre, puis pour celui en miles. Puis je devais ralentir en douceur, faire demi-tour et recommencer. La seconde fois, j’ai poussé jusqu’à 6.300 tours et je suis resté comme ça jusqu’au moment de passer devant les chronométreurs et les journalistes.”
“Le public était d’ailleurs en général sur les bords de la route. Moi, sous ma bulle aérodynamique, je ne voyais pas grand-chose quand je conduisais au milieu de cette foule. Mais les contrôleurs et les policiers, eux voyaient bien et se disaient: “Si quelque chose va de travers, il va y avoir des morts”. Et voilà comment il a été mis un terme aux records de vitesse de Jabbeke. Mais heureusement, ils ne m’ont jamais retiré le mien.”
En avril de cette année-là, «MDU» avait perdu le titre au profit d’un Pegaso à moteur V8 qui était chronométré à un peu plus de 150 mph. Désireux de récupérer le titre de vitesse terrestre, Jaguar a décidé de modifier le MDU afin d’améliorer son aérodynamisme et de rationaliser la voiture pour améliorer sa vitesse maximale.
Le plus notable de ces changements était la bulle Perspex qui passerait au-dessus de la tête de Norman lors de la deuxième tentative. À leur retour à Jabbeke dans la dernière partie de l’année, les performances de la XK120 et de la Norman ont dépassé toutes les attentes car la voiture a atteint une vitesse de pointe incroyable de 173,159 mph et a récupéré le record du monde du Flying Mile avec une vitesse de 172,412. mi/h.
Après son succès record de vitesse terrestre en 1953, Jaguar a vendu MDU 524 et il a ensuite été utilisé dans des événements de course de clubs, ce qui lui a fait perdre certaines de ses modifications aérodynamiques.
‘MDU’ a subi une restauration complète de 18 mois par des spécialistes de voitures classiques basés dans l’Essex, JD Classics, au nom de son propriétaire américain en 2011. L’équipe de techniciens spécialisés de JD Classics a ramené le XK120 à son record de vitesse terrestre d’origine. spécification, y compris une reproduction fidèle de toutes les aides aérodynamiques d’époque de la voiture, notamment la bulle Perspex, l’alliage pleine longueur sous les plateaux et le système d’admission d’air forcé du carburateur. Plus de 700 000 euros ont été nécessaire pour restaurer cette Jaguar des records…