Parmi les marques sportives italiennes des années cinquante, Lancia occupe une place à part. Sans esbroufe, entre le prestige de Ferrari et la fougue d’Alfa Romeo, la marque a su se bâtir une image où se mêlent raffinement, luxe, brio et technique hors norme. La Flaminia y répond pleinement. Avant d’arriver au coupé qui nous intéresse ici, elle est passée par une paisible gestation qui a commencé sous forme de berline. En 1955 en effet apparaissait la Florida, prototype qui devait succéder à la berline Aurelia vieillissante. Elle en reprenait les recettes techniques : nouveau moteur V6 2,5 litres plus large pour supporter d’éventuelles augmentations de cylindrée, ensemble boîte-pont à l’arrière avec freins accolés au pont.
La Flaminia Super Sport Zagato est l’ultime évolution de ce modèle né sous la forme d’une berline cossue dessinée par Pininfarina. Le même carrossier proposait aussi un gros coupé et c’est en 1959, avec l’arrivée des coupés Touring et Zagato, que la voiture a pris une personnalité plus sportive. Après la version à moteur 2,5 litres, la cylindrée passait en 1963 à 2,8 litres et la puissance augmentait, de 100 à 140 ch sur la deuxième série. La version Zagato, caractéristique par sa carrosserie plus effilée et sa fameuse « double bosse » de pavillon, connaissait elle-même trois séries.
La première, dénommée Sport, recevait une carrosserie à phares sous globes alors que la deuxième, plus sage, présentait un avant plus conventionnel.
La troisième série, la Super Sport, adoptait une calandre plus effilée avec des phares encastrés. Sur cette voiture, les modifications n’étaient pas qu’esthétiques et le V6 de 2,8 litres à trois carburateurs développait 152 ch. Comme la voiture était légère, grâce à ses panneaux en aluminium, elle atteignait 210 km/h, ce qui en faisait la plus rapide des Flaminia. C’est aussi une des plus rares, puisque la Super Sport n’aurait été produite qu’à 187 exemplaires entre 1964 et 1967.
Adjugée 218 500 € en 2015 à Francorchamps (Belgique).