Citroën, qui recherchait un moteur pour sa future SM avait repris Maserati en 1968. C’est à partir de cette époque que le constructeur de Modène élabore le projet d’un nouveau modèle avec moteur central arrière, une première pour la marque au Trident (les Maserati Tipo 63, 64 et 65, disposant d’un moteur central arrière, étaient réservées à la compétition). Ainsi naquit la Bora.

Lorsque la Maserati Bora a été présentée au Salon de Genève de 1971, il s’agissait d’un modèle de référence pour la marque historique de Modène. La Bora était non seulement de la première voiture de série à moteur central de Maserati, mais aussi de la première à utiliser une construction monocoque et des suspensions indépendantes aux quatre roues.

Ses lignes élégantes sont signées Giorgetto Giugiaro qui avait créé Italdesign en 1968. La voiture est motorisée par un V8 Maserati de 4 719 cc à quatre cames, qui a fait ses preuves. Alimenté par un quatuor de carburateurs Weber, il développe 306 ch et est entraîné par une boîte-pont ZF à cinq rapports. La voiture assurait le 0 à 100 km/h en seulement 6,5 secondes…

Des disques ventilés sont montés aux quatre roues et, Maserati étant alors propriété de Citroën, le système de freinage bénéficie du système hydraulique pressurisé de la société française, qui alimente également les sièges, le pédalier réglable et les phares escamotables.

En tant que Grand Tourer de haute performance, la Bora entrait dans la catégorie des voitures « rassurantes et chères » et, au Royaume-Uni, elle coûtait 12 100 livres sterling lorsqu’elle était équipée de la climatisation et de l’unité radio/cassette Autovox en option.

Elle ne connaîtra pas le succès pourtant mérité et espéré en raison du manque de fiabilité des éléments Citroën, qui viendront rapidement entacher la réputation de cette belle voiture, et la production de la Bora s’est arrêtée en 1978 après 564 exemplaires. À partir de 1972, Maserati adjoint à sa gamme la Maserati Merak, qui reprend la carrosserie de la Bora, mais équipée du moteur V6 de 4,9 litres destiné à la Citroën SM.

Avant la renaissance de la marque au 21e siècle, la Bora était considérée par beaucoup comme la dernière grande Maserati.

Cet exemplaire (châssis AM117/432) a fait l’objet d’une retauration complète (50 000 £). Elle est estimé 130 000 £.