Dépossédés de leur marque, les frères Maserati se retirent en 1947 et créent une nouvelle entreprise sous le nom OSCA. Mais une clause leur interdit de construire une voiture de route pendant dix ans pour ne pas concurrencer les futures Maserati. OSCA se spécialise donc dans les voitures de course de petites cylindrée pour viser les victoires de Classe. Il faut attendre 1960 pour voir apparaître une GT Maserati d’un nouveau genre : la 1600…

La notoriété des Maserati les suit et leurs voitures de course enchaînent les victoires. Cependant, avec la recherche de toujours plus de puissance, les OSCA perdent un peu de leur fiabilité et commencent à être dépassées. Mais les trois frères, plus tout jeunes, restent campés sur leurs positions techniques. L’argent vient à manquer une nouvelle fois et ils saisissent l’opportunité en 1958 d’étudier un moteur pour les Fiat 1500 et 1600 Spider. Cette argent va leur permettre de produire leur première voiture de route dans le but de sauver l’entreprise. L’OSCA 1600 GT est présentée au salon du Turin en 1960. Fidèle à leur volonté de faire le léger possible, ils demandent à Zagato de dessiner une petite berlinette compacte mais gardant de belles proportions. Chez Zagato c’est Ercole Spada qui lui donne ses lignes, sculptées par une aérodynamique étudiée en tunnel aérodynamique pour favoriser les performances. La ligne de la berlinette 1600 dans son ensemble est simple et présente les rondeurs caractéristiques des années 50. Seule la partie arrière est un peu plus lourde. Zagato propose trois configurations ce carrosserie : un toit plat classique, le double bosselage qui lui est cher ou un double bosselage servant aussi d’aération à l’habitacle.

L’Osca 1600 est donc née avec un moteur conçu pour une utilisation plus sportive : passé à 1 568 cc, il est équipé d’une culasse en aluminium, d’un équipage mobile allégé et d’une distribution spéciale permettant de tirer plus de puissance à moyen et haut régime. Il est proposé en plusieurs niveaux de puissance, avec un ou deux carburateurs : trois versions « stradale » de 96 ch (GT), 105 ch (GT2) ou 125 ch (Veloce), et une version 140 ch (GTS) réservée à la course. Plus tard, les carburateurs 40DCOE seront souvent montés en remplacement des 38DCOE ou 42DCOE, car ils offrent un meilleur rendement sur ce moteur supercarré.

La 1600 GT repose sur un châssis tubulaire issu de celui de la MT4 et doté d’un train avant plus moderne (suspension indépendante à double triangulation) et de freins à disque sur les quatre roues. Le moteur, réalisé et monté dans l’usine de San Lazzaro, est implanté en position très reculée pour favoriser la maniabilité.

Pour la carrosserie (en aluminium), le client a le choix entre Zagato (sur un dessin d’Ercole Spada), Fissore, Michelotti, Touring, Boneschi ou Morelli. Les deux premiers rencontrent le plus grand succès (98 exemplaires pour Zagato, 24 pour Fissore, les autres carrossant une, deux ou trois unités chacun). Les Zagato sont proposées en trois configurations différentes : à toit plat, double bossage ou double bossage avec extracteurs d’air d’habitacle. Osca prétendait que les versions Zagato s’adressaient aux acquéreurs sportifs, et les Fissore à une clientèle plus âgée. La berlinette Zagato était créditée de la meilleure tenue de route, ce qui en fera dans les années 60 la petite sportive la plus proche de la course ; c’est une voiture vive, dont les qualités dynamiques sont régulièrement exploitées par les gentlemen drivers italiens dans les rallyes et courses de côte, en concurrence avec les Alfa Romeo, Fiat 8V et Abarth.

Après deux ans et demi de commercialisation, la production des Osca 1600 GT, pénalisées par un prix très élevé (du niveau de celui d’une Lancia Flaminia Zagato), cesse après que 128 exemplaires (chiffres invérifiables et controversés car il n’en fut jamais recensés) toutes versions soient sortis d’usine. En 1962, Osca est racheté par MV Agusta, puis disparaît en 1967.

Le modèle ci-dessous (châssis 011 de 1964) est l’une des 7 voitures à carrosserie Zagato qui ont couru et probablement celle qui a été le plus souvent engagée en compétition. Son pilote était Fausto Mariani qui la mena souvent au succès lors des saisons 1964 et 1965. En 1964, Mariani disputa le Trofeo Venturi à Rome où il finit 3e de sa catégorie, la Lago-Montefiascone à Viterbo (3e de catégorie), la Svolte Di Popoli à Pescara (2e de catégorie), la Coppa del Cimino à Viterbo (3e de catégorie) et la Conchilia Shell à Vallelunga (4e de catégorie).

La saison suivante, il disputa trois épreuves en commençant en mars par la Coppa Gallenga à Rome (n° 472, 1e de catégorie) avant de finir deuxième de catégorie au Trofeo Venturi à Rome en juin avant de finir la saison en novembre 3e de catégorie à la Poggio Nibbio à Viterbo.

Vendue 293 000 € en 2016 à Chantilly

Le modèle ci-dessous sera en vente en février 2023

La voiture présentée ici, châssis 0097, est une rare version Zagato, immatriculée dans son tout premier livret sous la marque « Oscar »… au lieu d’Osca, le constructeur de voitures de course n’étant pas connu de l’administration.

Vendue 300 000 € en avril 2022.