Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Renault qui vient juste d’être nationalisé s’attèle à sortir une voiture populaire puis élargit sa gamme en 1951 avec la Frégate, une berline haut de gamme qui tentait d’aller marcher sur les plates-bandes de la Citroën Traction. Hélas, la voiture est lancée trop rapidement et des soucis de fiabilité viennent entacher l’image de la Frégate, les ingénieurs passeront de nombreux mois à fiabiliser la voiture.

Fondée en 1950, Autobleu était un accessoiriste automobile français situé à Paris 17e, connue pour ses tubulures d’admission augmentant la puissance des moteurs.
Au Salon de Paris 1955, Autobleu présente un splendide coach fastback dessiné par Boano sur la base de la Frégate au moteur revu par Abarth dont une petite production était envisagée, mais qui, au vu de son coût exorbitant, restera unique. Néanmoins, cette unique Frégate Autobleu servira de faire valoir à l’entreprise en remportant de nombreux prix dans les concours d’élégance automobile de l’époque.

Pour Renault, il n’était pas question de décliner la Frégate dans une version autre que la berline, seul un break apparaîtra en 1956 pour tenter de remplacer la Renault Colorale qui fut un échec commerciale. Mais la Régie se serait intéressé un temps à proposer une Frégate cabriolet pour surfer sur la tendance du marché et tirer parti de l’image positive de cette variante de carrosserie, c’est ainsi que Ghia a réalisé une Renault Frégate Cabriolet en 1953, mais la perspective d’une commercialisation était bien loin…

Pour aller de paire avec cette vocation sportive, encore fallait-il habiller la Frégate d’une superbe ligne coupé. Et à cette époque, les carrossiers italiens étaient des spécialistes des petites sportives. Hélas, la paternité de la ligne n’est pas connue, mais la carrosserie a été construite par l’italien Boano, qui termine le premier exemplaire pour une première présentation lors du salon de Turin 1955.

En plus de Ghia, un autre préparateur italien va s’attaquer à la Renault Frégate : Autobleu ! En 1954, ce producteur d’accessoires pour voitures populaires et distributeur des échappements Abarth a émis le souhait d’avoir un unique coupé aux lignes purement italiennes. Pour cela, il a fait appel au carrossier Boano et au sorcier Carlo Abarth. En résulte un modèle à la carrosserie unique d’un un empattement de 2,63m et à la motorisation extrêmement performante ! Il faut dire qu’elle est équipée d’un 4 cylindres 2.0 (1997cc) de 70ch à double carburateurs accouplé à une boîte manuelle 4 rapports. La vitesse maximum gagne 40km/h pour culminer à 170km/h (quand la berline était limitée à 130km/h) ! Un premier prototype exposée par Abarth au Salon de l’automobile de Turin 1955 n’était autre qu’un coupé dessiné et réalisé par Boano sur une base de Renault Frégate, mais estampillé Abarth avec une mécanique poussée à 70 ch. Le commanditaire de cette auto était Aubobleu, fabricant français d’équipements destinés à améliorer la populaire 4 CV, et distributeur des tubulures et pots d’échappement Abarth en France.

L’idée d’Autobleu était de commercialiser à petite échelle un coupé de luxe sur la base de la nouvelle grande berline française.
Hélas, le prix trop élevé de la Renault Frégate Autobleu empêcha toute carrière commerciale, la voiture présentée au salon de Turin demeure l’unique exemplaire produit, que l’on retrouva dans quelques magazines automobile de l’époque comme le mensuel L’automobile en avril 1956.

Ce modèle existe encore de nos jours, restauré ou en cours de restauration par des passionnés de Renault Frégate…