SIMCA (Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile) dévoile au salon de Paris 1956, le cabriolet Océane et le coupé Plein Ciel (!), tous deux construits par Facel.
En fait, le cabriolet aurait dû s’appeler en toute logique Plein Ciel et le coupé Océane. Mais une fuite dans la presse révéla avant l’heure les noms des nouveaux modèles. Du coup, le charismatique patron de Simca, Henri Pigozzi, décida d’inverser le nom des 2 modèles !

Avec ce nouveau cabriolet, Simca vise avant tout une clientèle féminine. A tel point que le lancement du modèle s’accompagne d’une exposition aux Galeries Lafayette baptisée « La femme et sa voiture »…

Alors que l’Aronde subit son plus important lifting depuis sa création, en adoptant la dénomination P60, le Plein Ciel et l’Océane ont également droit à de subtiles retouches stylistiques dès octobre 1958. Leur calandre est légèrement élargie, venant plus largement déborder sous les optiques, la partie supérieure étant agrémentée d’une baguette qui épouse ensuite le galbe de l’aile, jusqu’au passage de roue. L’embouti en creux qui accueille les clignotants est réduit pour accueillir des clignotants empruntés aux Humber britanniques, mais en verre. Les pare-chocs en inox remontent sur les côtés, à l’AV comme à l’AR et sont dépourvus de bananes (ils sont cependant en trois pièces qui se chevauchent). Les feux AR sont redessinés avec une partie supérieure en forme d’ogive, une partie inférieure avec catadioptre intégré dans un corps chromé, le tout sur une platine striée horizontalement. Sur le coupé, le pavillon est légèrement surélevé à l’AR formant un surplomb sur la lunette AR, elle-même agrandie pour améliorer la visibilité. Sur l’aile AV droite, apparition du sigle « P60 » comme sur l’ensemble de la gamme Aronde entraînant la disparition du monogramme Océane ou Plein Ciel sur l’aile AV gauche. La mappemonde « Records du monde » est couleur bleu clair sur toutes les Océane et Plein Ciel, cette couleur étant déterminée par la motorisation (Flash normal : rouge, Flash Spécial : bleu clair, Flash Service : beige). A l’intérieur, les deux modèles adoptent le nouveau cadran Simcascope rectangulaire avec bande linéaire rouge pour indiquer les vitesses, totalisateur partiel et journalier, témoin de charge, de pression d’huile, voyant de clignotants et de feux, et jauge à essence. Au centre de la planche de bord est prévu l’emplacement d’un autoradio, au-dessus de la commande chauffage Sofica. Les poignées de porte et de lève-vitres sont toujours spécifiques à ces modèles, dessinées par Facel (on les retrouve d’ailleurs sur le coupé Facel Vega 3), les codes sont à faisceau asymétrique. Sur certains modèles, le cendrier central est supprimé, remplacé par deux cendriers, placés chacun à une extrémité de la planche de bord.

Le moteur Flash de 60 ch autorisait une modeste vitesse de pointe à 140 km/h, ce qui ne caractérise pas vraiment une sportive à proprement parler…
Malgré tout, le 9 avril 1957 à Montlhéry, ce moteur battait plusieurs records avec une Aronde qui se lança sur l’anneau et qui ne s’arrêta que le 17 mai, après avoir parcouru 100 000 km. Elle fut sacrée Championne du Monde des 100 000 km et gagna parallèlement 25 records de classe (1 500 cc) et trois records de distance.
L’Océane reçut à partir de 1958 sur sa malle arrière l’écusson « Records du Monde ».

Le nouveau quatre cylindres à cinq paliers de la P60 arrive à la fin 1960 sous la forme du Rush Super (62 ch à 5 200 tr/mn). Il s’effacera bientôt au profit du Super M (70 ch à 5 900 tr/mn), qui motorisera les voitures jusqu’au terme de leur carrière.

Jugées élégantes mais snobes, l’Océane et la Plein Ciel dont les ventes ne décollent pas notamment à cause d’un tarif élevé (le double d’une berline Aronde), se heurtent de plein fouet à la concurrente Renault Floride, proposée à un prix beaucoup plus attractif. Elles tireront leur révérence en juillet 1962 pour céder la place au coupé dérivé de la Simca 1000 après une production tous modèles confondus de 11 540 exemplaires.

Simca Océane :

Simca Plein Ciel :