Le roadster Swallow Doretti est du à Dorothy Deen, une jeune entrepreneuse américaine  qui, après s’être passionnée pour l’aviation, s’est rabattue sur l’automobile en s’engageant comme pilote dans de nombreuses courses à bord d’une MG TD. En 1950, les roadsters britanniques font fureur aux États-Unis : la british touch a emballé les GI’s de retour de la vieille Europe. C’est ainsi que MG, Morgan et Triumph trouvent aux States le débouché qui leur manquait.

Dorothy Deen convainc son père, ingénieur cadre dans une filiale de Tube Investments, de créer une société d’accessoires pour voitures de Sport. sous la marque Doretti, un acronyme à l’accent italien de Dorothy. Elle obtient par la suite l’importation des Triumph TR2 en Californie. Puis, elle persuade Sir John Black, patron de Standard Triumph, de concevoir en commun un roadster pouvant concurrencer l’Austin-Healey 100.

C’est ainsi que nait la voiture de sport Doretti Sur la base d’une Triumph TR2. La présentation de la Swallow Doretti eut lieu à Los Angeles, au cœur de l’Hotel Ambassador, en janvier 1954, et dura près de 6 jours !

On retrouve sous le capot un 4 cylindres de 1 991 cc de 90 ch accouplé à une boîte de vitesse 4 rapports avec overdrive, et les trains de la Triumph TR2 installés dans un châssis retravaillé, qui gagne en longueur et en largeur ainsi qu’en rigidité.

La Swallow Doretti offre ainsi de jolies performances avec une vitesse maximale de 175 km/h et un 0 à 96 km/h en 12.3 secondes.
L’intérieur est quand à lui plus luxueux, et mieux fini. Ce sont 276 exemplaires de la belle anglaise qui trouvèrent preneur entre début 1954 et début 1955.

Mais ce succès ne pouvait pas plaire aux petits constructeurs britanniques, bien éprouvés par la guerre, et pour qui le prometteur marché américain est devenu crucial. William Lyons, patron de Jaguar, y voit un sérieux concurrent à ces modèles commercialisés outre-atlantique. E

William Lyons convainc alors Sir John Black de se désengager de l’affaire pour mieux collaborer ensemble. Swallow Doretti perd ainsi son équipementier en composants mécaniques.
Puis le patron de Jaguar fait ensuite pression sur la maison mère, Tube Investments, metta,t en avant le confit d’intérêts entre la production des Swallow Doretti et la vente d’équipements automobiles à d’autres constructeurs.  Sous la pression et avec le risque deperdre l’un de ses plus grands clients, Tube Investments décide de stopper la production pourtant prometteuse des Swallow Doretti au bout d’un an, malgré l’appui continu du père de Dorothy Deen.

C’est ainsi que prit fin l’aventure Swallow Doretti, sacrifiée sur l’autel du business…

Dorothy Deen, qui avait pris contact avec Triumph lors de la naissance de la Doretti, continua de commercialiser la TR2 sur la Côte Ouest américaine jusqu’à la reprise en main directe du réseau par le constructeur en 1960, avant de se consacrer à sa passion première : l’aéronautique.

Elle disparut en 2007, à l’âge de 84 ans, laissant derrière elle le souvenir d’une époque où une femme avait été constructeur automobile…
« Hard to swallow »…

Une deuxième version était en préparation et trois prototypes de la Swallow Doretti Mk II, dénommés « Sabre » , ont été fabriqués.