Née dans une période difficile pour Talbot, l’histoire de la T14 America remonte à 1953 lorsqu’Anthony Lago, désireux de relancer la carrière de sa T26, charge Carlo Delaisse, styliste travaillant chez Letourneur et Marchand, de dessiner une nouvelle carrosserie coupé 2+2. Celle-ci sera montée sur la T26 GSL, lancée la même année. Pour se diversifier, Lago décide de lancer pour 1955 une version 4 cylindres de son coupé et doté d‘une boite pont à mousson. Dénommé T14 LS cette nouvelle version, ne sera diffusée qu’a 54 exemplaires.

En 1957, Anthony Lago décide de viser le marché américain. Pour ce faire, il se tourne alors vers BMW, avec lequel il signe un accord pour la fourniture de moteurs V8 très similaire à ceux utilisés dans la célèbre 507. Ainsi est lancée la Talbot Lago America 2500.

En 1958, Talbot Lago fait ses adieux au monde et est absorbé par Simca. Bien que quelques moteurs étaient en stock, Henri Pigozzi décida de ne plus utiliser le moteur V8 BMW et chargea ses ingénieurs d’adapter le moteur maison, le v8 Ford SAF 2351 cc auquel est greffé un double carburateur Zenith double corps développant 95 chevaux.

Ainsi au salon 1958, quatre exemplaires du nouveau modèle seront exposés sur le stand. Dont trois dotés des vitres latérales descendantes. Ses exemplaires étaient, bleu, blanc et rouge. C’est la première Talbot-Lago dont le volant est placé à gauche, s’alignant ainsi sur la pratique moderne traditionnelle et faisant de la voiture un véhicule conçu pour le marché américain, qui était plein de prospérité et de dollars très recherchés.

Malheureusement, l’America n’a pas été le succès commercial dont Talbot Lago avait besoin, et on pense que seulement une douzaine d’exemplaires ont été produits avant que la société ne soit vendue. Les survivants sont donc très rares, surtout en bon état, et représentatifs des voitures de sport françaises et de l’ère des carrossiers indépendants.

L’America présentée ici (châssis 150005) est  équipée de son moteur Ford V-8 à soupapes latérales. Entièrement restaurée en rouge sur une sellerie en cuir fauve, elle ressemble fortement à une Ferrari de route de l’époque. L’intérieur est remarquablement dépouillé et simple et comprend des sièges baquets confortables et bien rembourrés, un tableau de bord recouvert de cuir avec un seul grand cadran, et un volant à ressorts en forme de feuilles de style Brooklands. Les roues sont peintes en argent, y compris la roue de secours complète cachée sous le tapis de coffre, et elles sont chaussées de pneus Excelsior à flancs noirs.

L’America est l’une des GT françaises les plus rares et exceptionnelles de son époque.

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