Dérivée de l’Aurelia B 10 lancée en 1950, le coupé Lancia Aurelia B20 Gran Turismo fait ses débuts au salon de Turin de 1951 et séduit le public par la qualité exceptionnelle de son design. Si la carrosserie originale a été créée par Ghia sur un dessin de Mario Boano, c’est le carrossier Viotti qui réalise les 98 premiers exemplaires. Le modèle est ensuite repris par Pinin Farina, qui apporte un certain nombre de retouches pour donner à la voiture son allure définitive. Le carrossier en assure alors la fabrication, avant d’apporter de nombreuses modifications tout au long de la carrière de la B 20. La carrosserie se compose d’une centaine d’éléments soudés à la plate-forme fournie par l’usine pour former une coque autoportante. Un procédé de fabrication complexe et onéreux.

Première berline au monde à recevoir un moteur V6, l’Aurelia est un chef-d’œuvre technique dû au grand ingénieur en mécanique Vittorio Jano, qui marquera l’histoire de l’automobile. Ce six cylindres longitudinal se caractérise par l’angle peu ouvert de son V (à 60°), ce qui permet d’obtenir un ensemble particulièrement compact. Il développe un couple maximum de 169 Nm dès 3500 trs/min et une puissance maximum de 110 ch à 5000 trs/min transmise aux roues arrières de 16 pouces par le biais d’une boite de vitesse manuelle à 4 rapports. sa mécanique de 1750 cc

Au cours de ses sept années de production, la B 20 connaîtra six séries successives, sans parler du magnifique spider B24 dérivé,. Le moteur de la première série (500 exemplaires) diffère peu de celui de la berline B21 : la puissance est portée à 75 ch grâce notamment à deux carburateurs Weber (vitesse de 160 km/h). La voiture se reconnaît à ses minuscules feux arrière.

Outre un look plus agressif et une puissance augmentée (80 ch), la deuxième série bénéficie d’une tenue de route améliorée grâce à une garde au sol abaissée de cinq centimètres. Baptisée B 20-2500 GT, la troisième série reçoit en 1953 la nouvelle version du V6, dont la cylindrée a été augmentée à 2,5 litres.

L’expérience acquise en compétition permet d’aboutir en 1955 à la version considérée comme la meilleure de toutes les B 20, la quatrième série. Grâce à un nouveau bloc et à une nouvelle culasse, la puissance passe à 118 ch, ce qui permet à la voiture d’atteindre la vitesse de 185 km/h. Le propre de ce V6 est d’être à la fois souple et pointu. Et il jouit d’une sonorité superbe, à la fois rageuse et ouatée, qui s’exprime au sortir de son double échappement. Un enchantement… Par ailleurs, le modèle est désormais disponible avec la conduite à gauche (avec le suffixe S pour sinistra).

Avec la cinquième série lancée l’année suivante, l’Aurelia GT perd de son brio. La modification des culasses ramène la puissance à 110 ch, tandis que la voiture prend quelques dizaines de kilos supplémentaires. La B 20 retrouvera un peu de sa superbe avec la sixième et dernière série, aisément identifiable à ses portières munies de déflecteurs.
Bourrée de charme, la B 20 est de ces voitures qui imposent le respect, comme par déférence à une œuvre conçue dans la passion. Mais une passion conjuguée à l’esprit d’exigence et au souci de la perfection, qui en firent, lors de son lancement en 1951, une pionnière du concept moderne de GT.

Le modèle présenté ici, un coupé Series IV (châssis B20-3126) fut achevée aux usines Lancia de Turin le 16 juin 1954 et immatriculée le 5 juillet de la même année. Il équipé est nombreux équipements spéciaux installés par le préparateur turinois, Enrico Nardi, ce qui permet de penser que cette Aurelia a probablement été utilisée en rallye ou en course. Elle possède, par exemple, outre les nombreuses modifications Nardi, un siège conducteur spécial d’Aurelia B20 qui offre un meilleur maintien latéral en virage à grande vitesse.

Comptez de 100 à 140 000€